You took the purest part of me - T'

"Pas vraiment...Pour que ça fonctionne...Faut être à moins de deux mètres de moi si j’en crois les test de l’hôpital" expliqua-t-elle.

Il était bien là le problème, si cela fonctionnait vraiment sur un rayon très grand, elle pourrait se sentir en sécurité mais en réalité, depuis qu’elle l’avait, elle ne s’était jamais sentie aussi vulnérable. Les gens la détestaient pour ça et il y avait fort à parier qu’une partie des gens voudraient l’éliminer à terme. Elle n’était pas idiote, elle connaissait que trop bien les lois de la rue. Elle ne voulait pas inquiéter son frère mais si elle souhaitait le faire sortir, c’est bien parce qu’elle ressentait le besoin de l’avoir près de lui. Ce monde partait en cacahuète et elle n’était vraiment pas certaine de pouvoir gérer tout cela seule.

"Des voisins ont essayé de me mettre dehors de chez nous parce que...Même à travers les murs tu sais...Suffit que je sois vraiment à moins de deux mètres alors...Ca gêne"

Elle eut un petit sourire désolé, bien qu’elle avait tenté de lui expliquer quelques minutes plus tôt. C’était son meilleur ami qui avait fait en sorte que personne ne cherche à la mettre dehors mais il n’en restait pas moins que la situation était tendue pour elle sans son frère près d’elle. Un nouveau rire s’échappa de sa gorge lorsqu’il se décrivit comme une bombe-humaine. C’était pas si éloigné de ce qu’il avait toujours été. Les pouvoirs étaient peut-être lié à la personnalité du propriétaire après tout...Et si c’était le cas, quel conclusion devait-elle prendre au sujet du sien ?

Se penchant un peu plus en avant pour pouvoir caresser son bras plus loin, elle le regarda droit dans les yeux.

"Soit sage...Je vais te faire sortir d’ici légalement...Tu n’auras pas à te cacher, pas à t’enfuir...Pas de risque qu’on nous sépare. Fais ça pour moi, s’il te plait T’.”

Il haussa un sourcil. Un mètre ou deux, pour lui le concept même de sa compétence était de la protéger de la folie qui semblait avoir prit le monde entier. Si ça se trouve, ils étaient tous infectés par un virus étrange, mais Lizbeth elle, elle s'en sortirait.

- Non mais c'est quoi leur putain de problème ! Ils sont pas contents parce que soudain ils peuvent plus de faire de branlette enflammées ?! Je les emmerdes ! s'énerva-t-il lorsqu'elle lui rapporta que leurs voisins avaient voulu la mettre dehors. Lui les avait toujours connus discrets et faibles et ça le révoltait de constater qu'ils puissent prendre de la confiance juste parce qu'il n'était plus là ou parce qu'ils avaient développé un quelconque pouvoir. Avoir une arme ne soignait pas la lâcheté. Eux aussi étaient à ajouter à la liste des gens à voir une fois qu'il serait sortit.

Mais la colère dans son regard bleu s'évapora aussi rapidement qu'elle était venue sous la caresse tendre de Lizbeth et son regard envoutant. Il ne lui fallu qu'une petite moue et un surnom affectif pour qu'il soit attiré à elle comme un aimant. Supprimant les centimètres qui les séparaient, il captura ses lèvres douces d'un tendre baiser qui fit danser son coeur.
- D'accord. murmura-t-il avec douceur et amour. Tout ce que tu voudras.

Elle eut un nouveau rire devant le franc parlé de son frère, s’épargnant l’image de leur voisin se masturbant à en faire des feux d’artifice. En se penchant vers lui, elle avait espérer capter son attention et elle y était arrivé. Sa colère s’effaça de ses yeux, rassurant Lizbeth sur les attentions de son frère mais elle ne s’était pas attendu à son geste. Lorsqu’elle le vit avancer vers elle, elle comprit immédiatement ce qu’il allait faire, la table, les menottes, c’était autant de chose qui ne permettait pas à Theodore de lui prendre un baiser par surprise. Elle aurait pu se détourner mais elle n’en fit rien pourtant. Son coeur paniquait doucement de se savoir regardé. T’ n’avait aucune gêne à exprimer son intérêt pour sa soeur mais Lili savait que ce qu’ils faisaient là n’était très clairement pas applaudit par la société.

Mais un baiser, aussi loin qu’elle se souvienne, il l’avait toujours fait. Certains enfants embrassaient bien leur mère sur la bouche...Eux l’avaient fait entre eux très jeune. Ce n’est que le temps qui avait perverti un geste anodin et pure d’expression affectueuse innocente à quelque chose aux connotations plus adulte. Elle avait cependant répondu à ce geste, par habitude, par manque peut-être un peu, par envie de se sentir un peu aimée. Peu de gens pouvait se targuer d’avoir dans sa vie quelqu’un d’aussi loyal que Theodore l’était avec elle.

Ses joues avaient pris une teinte plus coloré alors que résonnait dans la pièce pour la troisième fois une mise en garde sur les contact physique et cette fois, une menace clair qu’ils couperaient court à cet entretien. Se forçant à prendre les distances, ou usant de cette menace comme d’une excuse parfait pour se réinstaller convenablement sur sa chaise, elle frotta le bout de son nez dans un geste qui témoignait de son malaise face au rappel qu’ils étaient plus que très largement observer.

"Je te fais confiance T’"

Répondit-elle malgré tout, essayant de gagner un peu de temps pour trouver un sujet de conversation, cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait plus eu de nouvelle de Théodore qu’elle souhaitait retarder le moment où elle aurait à quitter les lieux.

"Oh...Avec de la chance tu seras sortie pour Halloween" remarqua-t-elle avec un peu d’espièglerie. Malgré sa nature timide, elle aimait malgré tout les fêtes, plus encore lorsqu’elles étaient costumés. Cela faisait partie de leur folklore, la Nouvelle-Orléans aimait les animations de ce genre !

"Tu vas rire, la famille Lioncourt organise une soirée, ils y ont invité toute la Nouvelle-Orléans..."

Etant natif de la Nouvelle-Orléans, il était normal pour les Sloan de savoir qui était la famille Lioncourt, des rumeurs avaient toujours couru autour de cette famille, décrivant la matriarche comme une sorcière vaudou. A titre personnelle, Lizbeth ne les avait toujours vu que de loin, cette famille et la sienne ne fréquentait pas vraiment les mêmes cercles. Même s’il était de notoriété qu’il fallait éviter de se mettre à dos la matriarche.

"On pourrait y aller non ? Pour fêter ta sortie et mon nouvel emploi !"

Il aurait put s'énerver de la voix à l'interphone poussant Lizbeth à s'éloigner mais il était encore bien trop heureux d'avoir eu droit à un baiser. Ca lui avait tant manqué, de pouvoir la toucher, sentir la douceur de sa peau et sa chaleur entre ses bras. Il la regarda rougir et se frotter le nez d'un air rêveur. Elle était si belle...

Et en effet, il ria lorsqu'elle mentionna ensuite Halloween. Il n'avait aucune idée de quel jour ils étaient, en prison ça ne faisait pas grande différence à part pour ceux qui sortiraient bientôt. Et penser à quelque chose d'aussi trivial que participer à une fête chez la famille Lioncourt fut même assez difficile. C'était loin d'être la première chose à laquelle il pensait en sachant qu'il sortirait bientôt d'ici. Mais l'enthousiasme innocent de sa petite soeur suffit à le convaincre qu'il l'accompagnerait où elle voudrait.
Il savait à quel point elle avait toujours aimé ce genre d'évènements. Malgré leur famille et leur statut social, la date était la même pour tout le monde et même sans cadeaux grandioses ou de vrais costumes, c'était gratuit de se réjouir et de faire la fête. Il fut emprunt de nostalgie en regardant sa petite soeur aujourd'hui si grande mais toujours la même enfant à ses yeux.

- En quoi tu veux te déguiser ? demanda-t-il tendrement comme il l'avait fait de nombreuses années, toujours prêt à "faire les boutiques" pour lui trouver de quoi lui faire son costume.

Elle eut un petit rire mutin à sa question, elle n’en avait aucune idée à dire vrai. Elle qui était capable d’avoir une idée chaque année, cela faisait bien trop longtemps maintenant qu’elle ne quittait pas leur appartement pour sortir.

“Je sais pas...La dernière fois que j’ai fêté avec lui c’était avec toi" rappela-t-elle, une petite expression de tristesse et de culpabilité traversa son regard en y pensant. Son frère pourrissait en prison par sa faute.

Elle détourna son regard, regardant ses mains, se retenant de gratter le bout de son nez alors qu’elle réfléchissait à une idée de costume. Elle ne put s’empêcher d’avoir un petit rire en ayant une petite idée.

“On pourrait rester dans le thème des super héro et faire...Rogue et Gambit des xmen !" Elle eut un petit rire en regardant son frère “tu as un peu les mêmes pouvoirs que Gambit” lui fit-elle remarquer avant de rire.

C’était d’ailleurs ce détail qui lui avait donné l’idée de Gambit pour son frère, cherchant naturellement une paire, Malicia était venu en tête, oubliant, consciemment ou non, l’aspect romantique de leur relation. Se redressant légèrment sur sa chaise, son visage arborait les expressions malicieuse d’une jeune fille s’apprêtant à faire une plaisanterie. Prenant son plus belle accent français, elle enchaîna:

"Remy Etienne Lebeau" se moqua-t-elle légèrement avant de s’accouder à la table. L’idée l’emballait bien.

“T’en pense quoi ?”

En voyant sa petite moue triste, il se jura de fêter Halloween pour Lizbeth même si ça devait lui coûter la vie. A la voir en face de lui après tout ce temps, il commençait sérieusement à se demander s'il n'avait pas fait une erreur en se laissant arrêter. Certes, il lui avait offert une vie libre et exempte de tout soupçon, mais elle avait besoin de lui et il l'avait laissée toute seule.

Il eut un petit rire qui fit écho au sien alors qu'elle lui parlait de super héros. Elle avait toujours aimé les comics et il se souvenait s'être mit à dos tout les libraires du quartier pour avoir volé des piles et des piles de bande dessinées. Lui n'avait jamais vraiment accroché, il y avait tellement de personnages, tellement d'histoires, mais il ne s'était jamais lassé de la façon dont Lili s'était toujours émerveillée de ces fictions. Il pouvait le comprendre et c'était un échappatoire à la réalité qu'il lui offrait bien volontier.

Son petit sourire narquois trésaillit lorsqu'elle prononça des mots étranges avec un accent emprunté. Il n'avait aucune idée de ce qu'elle racontait mais la façon dont elle le regardait et dont sa bouche articulait les syllabes... Et cette voix soudain si suave. C'était le genre de moment qui lui rappelait que sa soeur n'était plus une enfant mais bien une femme et la plus belle et séduisante qu'il existe sur terre. Il cligna des yeux en revenant à la réalité, ne comprenant pas tout de suite la question qu'elle lui posait.

- Eh ben... il détourna un instant son regard d'elle et regarda plutôt ses mains en se balançant sur sa chaise. C'est vrai que maintenant qu'on a nos propre pouvoirs ça parait un peu idiot de se déguiser en super héros non ? On pourrait plutôt... Y aller en tant que ma super petite soeur la plus merveilleuse du monde et son fidèle grand frère garde du corps. proposa-t-il avec tendresse et affection.
C'était presque devenu un gag voire une tradition à force des années où, bien qu'il se démenait pour offrir le costume de ses rêves à sa petite soeur, Theodore lui était souvent tombé dans la facilité en restant lui même et en se proclamant garde du corps du personnage qu'elle avait choisit d'incarner. Toute princesse se doit d'être bien protégée après tout.

Elle eut une petite moue boudeuse en le voyant lui proposer quelque chose de différent. Et en même temps, ça l’a fit rapidement sourire d’un air un peu moqueur et surtout taquin alors qu’elle fixait son frère.

"Tu être pas drôle Monsieur Theodore Sloan" répondit-elle dans un français approximatif se remettant rapidement à réfléchir à un tout autre costume.

"Je peux faire dans la classique avec Marilyn Monroe" remarqua-t-elle en lui souriant "elle a tous les droits d’avoir un garde du corps"

Elle savait que son frère était loin d’être un fanatique des costumes, encore moins des bandes dessinées. C’était d’ailleurs amusant pour certaines personnes de leur entourage qui savait que son frère lui avait voler une quantité astronomique de comics pour elle et non pour lui. Elle aimait lire, elle aimait les comics autant que les romans mais concrêtement, l’un était plus facile à voler que l’autre.

Cela avait été une façon pour elle de se vider la tête lorsqu’elle était adolescente et aujourd’hui, elle s’était tellement investie émotionnellement dans ces histoires qu’elle était incapable de se détacher même en étant devenue adulte. Bien que maintenant elle les commandait en ligne, ayant un peu peur de rejoindre la boutique que son frère avait dévalisé pour elle.

"Ca va être drôle !" Dit-elle avait enthousiasme, plutôt heureuse à l’idée de sortir le soir d’Halloween.

"J’ai hâte que tu sorte T’"

Tu seras magnifique. lui assura-t-il en l'adorant de son regard bleu. Il n'en doutait pas une seconde, peu importe le costume qu'elle choisirait. Il était déjà ravi de la voir aussi joyeuse à la perspective de cette soirée. Tout ça lui paraissait encore un peu irréel et pourtant dans ses yeux, il s'y croirait déjà. Il dû redescendre un peu sur terre lorsqu'elle lui rappela qu'il devait d'abbord sortir de là.

- Et tu crois que ça va prendre combien de temps ? demanda-t-il une petite ride se creusant sur son front. Je veux être là pour t'aider à te déguiser.

"Une semaine...Mais je vais tout faire pour te faire sortir le plus tôt possible d’ici...J’ai un moyen de pression maintenant"

Lui rappela-t-elle et cette idée lui plaisait d’ailleurs. D’avoir un moyen de pression, une possibilité pour elle d’avoir le contrôle d’une situation au point de pouvoir exiger la libération de son frère. Elle avait rarement eu le contrôle de sa vie, non, ça, c’était Théodore qui l’avait presque toujours eut. Même depuis la prison, il avait toujours trouver le moyen d’avoir une personne pour garder un oeil sur sa précieuse soeur.

"C’est bientôt terminé” Promit-elle en cherchant à le rassurer.

"Je dois bien avoir une robe blanche qui fera l’affaire dans ma garde de robe” Dit-elle en cherchant très clairement à calmer un peu son frère s’il espère faire des boutiques avec elle. Ayant perdu très récemment son emploi, elle n’aurait pas de prochain salaire avant un mois et il fallait faire au mieux avec ses maigres économies.

Il haussa un sourcil devant ses faibles ambitions. Elle avait toujours été la rêveuse et lui le facilitateur. Ce n'était pas parce qu'il allait tout juste sortir de prison qu'il avait l'intention de filer droit.

- Tu seras parfaite. lui assura-t-il pourtant sans en douter une seconde.

- Il est temps de se dire au revoir. annonça la voix au haut parleurs.

Les lèvres de Theodore se tordirent d'un rictus agacé mais il savait que cette visite ne pouvait pas durer pour toujours. Même s'il appréciait l'intimité que leur offrait cette pièce plutôt que le parloir, il n'oubliait pas qu'ils étaient dans une prison et il ne voulait pas que Lizbeth y passe plus de temps qu'elle ne doive.

- Je serait bientôt dehors. répéta-t-il comme une promesse pour la rassurer.